Musée de l'imprimerie Limoux

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L’imprimerie

L'imprimerie

L’imprimerie est un ensemble de techniques permettant de reproduire des écrits et des illustrations en grande quantité sur des supports plans, généralement du papier, et pouvoir ainsi les distribuer à grande échelle. Les techniques communément appelées chaîne graphique, vont de la composition des textes au façonnages (reliure, pliure…) en passant par le traitement des illustrations (photogravure, photos, dessins, gravures), l’impression et la relecture. Le terme d’industries graphiques est apparu après la Deuxième Guerre mondiale pour remplacer celui d’imprimerie trop générique. Depuis que l’Homme a développé des moyens de communiquer (représentation artistique sur la vie, théâtre…), il a cherché à pérenniser ses œuvres et à les diffuser. Des scribes égyptiens, qui gravaient la pierre, aux moines copistes médiévaux, qui passaient leurs journées à reproduire des œuvres religieuses pour la plupart, en les recopiant à la main. L’imprimerie est étroitement liée au développement de l’humanité et de la culture en général, dans le sens où elle permet une diffusion à moindre coût, donc rapide du savoir.

Les Chinois ont été les premiers à utiliser les caractères mobiles, au XIIe siècle. Cette technique leur permit de conserver fidèlement les traditions culturelles. L’inventeur chinois Bi Sheng employa, dès 1040, des caractères mobiles en terre cuite.

Les caractères métalliques auraient vu le jour en Corée vers 1234. Le plus ancien exemplaire encore existant de livre imprimé à partir de caractères mobiles en métal date de 1377.

De premiers bois gravés permettent la reproduction, en nombre, d’écrits, de gravures : ce procédé se nomme xylographie. Les balbutiements de la typographie se heurtent à un problème de taille : en cas d’erreur, il faut tout refaire.

Johannes Gensfleisch (1397-1468), plus connu sous le nom de Gutenberg (son nom sera parfois francisé en « Gutemberg »), a vers 1440 l’idée d’utiliser un procédé analogue : l’usage des caractères mobiles en  plomb.  On attribue à Gutenberg la naissance de la typographie moderne, bien que cette dernière ait existé déjà en Corée, mais la véritable innovation de Gutenberg est l’introduction de la presse à imprimer, en même temps que la mise au point de la fonte des caractères et de l’alliage (plomb + antimoine + étain) qui restera à peu près fixe pendant toute la durée de l’emploi de la typographie, et enfin de la composition de l’encre servant à l’impression. De cette évolution, on retiendra donc deux types d’ouvrages : les incunables, livres du début de l’ère Gutenberg (antérieur à 1500), et les livres dits modernes, issus de la typographie, puis des techniques plus modernes telles que l’impression offset ou l’héliogravure.

Le patron des imprimeurs est saint Jean Porte Latine.

L’activité d’imprimeur reste longtemps au stade du petit artisanat. Si les salaires sont faibles, le travail est considéré comme prestigieux. Le livre restant un objet coûteux, le typographe vit en permanence au contact des lettrés, ce qui le distingue. Privilège important : il a droit au port de l’épée.

Un atelier emploie en moyenne, en plus du maître qui s’occupe des corrections, quelques compositeurs qui assemblent les types et quelques pressiers. L’apprenti est l’homme à tout faire : il doit savoir lire et écrire le latin et le grec, et va faire son apprentissage durant deux à cinq ans au service du maître. Après son apprentissage, devenu compagnon, il fera son «  tour de France », pour parfaire son métier avant de s’établir, comme c’est le cas dans tous les compagnonnages depuis le Moyen Age.

Les imprimeurs signent leurs œuvres et l’on retrouve leur nom sur les livres qu’ils ont imprimés. La marque d’un maître peut être « Héraldiques Blasonnée » et constituer ainsi une sorte d’héraldique de métier, comme ce fut le cas pour les compagnons passant tailleurs de pierre.

La typographie occupe la scène de la communication du XVIe siècle jusqu’au troisième quart du XXe siècle. Les temps modernes voient apparaître de nouvelles techniques de reproduction tant pour l’imprimerie proprement dite que pour la bureautique. La xérographie, procédée de photocopie, la ronéotypie, le fac-similé ou fax (télécopie). L’industrie graphique s’était auparavant dotée d’outils nouveaux avec l’avènement de l’impression offset remplaçant les caractères en relief par un procédé de report d’encre et d’eau sur une plaque. Les parties à ne pas imprimer reçoivent l’eau et les parties à reproduire, l’encre, qui est hydrophobe. La plaque est ensuite pressée contre un blanchet et le blanchet imprime par report la feuille. Ce procédé a permis d’introduire l’impression en quadrichromie, c’est-à-dire en couleurs, le spectre étant reproduit à partir de trois teintes primaires (le cyan, le magenta et le jaune) auxquelles on a ajouté le noir afin de renforcer les teintes et donner un meilleur contraste aux tirages en couleurs.